L’aéroport de Tanger porte le nom de l’un des plus grands voyageurs de l’histoire : Ibn Battûta. Entre 1325 et 1349, cet explorateur intrépide a parcouru près de 120 000 kilomètres à travers le monde, défiant les distances et les frontières de son époque.
Avec des amies, j’ai voulu rendre hommage à ce personnage légendaire en visitant son sanctuaire, niché au cœur de la vieille ville de Tanger. Heureusement, Fatima, qui parle arabe, nous accompagne – sans elle, l’aventure aurait été bien plus compliquée !
La quête du tombeau relève presque du parcours du combattant : il faut s’enfoncer dans un dédale de ruelles étroites et demander plusieurs fois notre chemin. Finalement, nous arrivons devant une petite bâtisse discrète, encastré entre deux ruelles. Quelle surprise de découvrir qu’un homme ayant traversé des continents repose dans un lieu si modeste !


La porte est fermée, mais un numéro de téléphone est affiché. Fatima appelle, et le gardien, après un bref échange, annonce : « Je prends un taxi et j’arrive. » Nous patientons sous un soleil brûlant, observant la vie du quartier. Un garçon, Ali, joue dans la rue et nous salue avec un sourire radieux. Un jeune couple, Élise et Joseph, passe par là, et une conversation improvisée s’engage.
Quand Si Mokhtar, le gardien, arrive enfin, il nous explique que le sanctuaire n’ouvre habituellement qu’entre les prières du Maghreb et de l’Isha, au coucher du soleil. Mais l’hospitalité marocaine n’est pas un vain mot : il a fait le déplacement rien que pour nous.
À l’intérieur, la dernière demeure d’Ibn Battûta se révèle aussi humble que fascinante. Un lieu simple, à l’image d’un homme qui, malgré ses voyages extraordinaires, repose dans la discrétion – comme un secret bien gardé de Tanger.