À la découverte de la Perse

Parmis tous les pays que j’ai visités, aucun ne m’a touchée ni marquée aussi profondément que l’Iran – ce nom donné par l’Occident depuis 1935, mais dont l’âme reste indissociable de la Perse. Berceau de l’une des plus anciennes civilisations, ce pays est un trait d’union entre Orient et Occident, un empire qui, dès le VIe siècle avant notre ère, unifiait plus de vingt royaumes, de la Méditerranée aux rives de l’Indus. Conquis par les Arabes, l’Iran a pourtant conservé une culture extraordinaire et rayonnante : ses artistes ont élevé la calligraphie arabe à des sommets, tandis que ses architectes ont embelli l’Asie de chefs-d’œuvre, de l’Inde du Nord jusqu’à Samarcande et Boukhara.

 

Ce qui m'a le plus bouleversée, c'est la gentillesse innée des Iraniens, une hospitalité profondément ancrée dans leur culture. Le ta'ârof, cet art délicat de la courtoisie, dépasse la simple politesse : il est un véritable hommage à l'autre. Ce savoir-être, qui évoque l'Adab, dans d'autres traditions orientales prend en Iran une dimension particulière. Chaque rencontre y devient alors un présent inestimable.

 

Pendant un mois, j’ai parcouru ce territoire immense – trois fois la France – accompagnée d’une amie, découvrant un pays où l’histoire semble encore palpable. Depuis trois mille ans, la Perse vénère la lumière divine à travers le zoroastrisme, et dans le temple de Yazd, une flamme brûle sans interruption depuis quinze siècles. Nous avons traversé des déserts sillonnés d’autoroutes modernes; admiré la majestueuse place Naqsh-e Jahan d’Ispahan, l’une des plus vastes au monde. À Chiraz, la ville des poètes, nous nous sommes recueillies devant les tombeaux de Hâfez et Saadi. Ces lieux sont devenus des lieux de pèlerinage où les familles viennent murmurer des poèmes comme des prières.

 

Et puis, il y a eu ces instants inattendus : des inconnus nous offrant un repas, des femmes engageant la conversation avec une franchise désarmante. Rien n’est comparable à cette générosité pure et spontanée, si éloignée de l’image souvent projetée sur l’Iran par l’Occident. Ici, malgré les bouleversements politiques, l’âme persane demeure vivante, vibrante et profondément accueillante.

Ce voyage m’a transformée. Une partie de mon cœur est restée là-bas, attachée à ces paysages grandioses, cette culture millénaire, à cette énorme gentillesse des personnes rencontrées.

 

L’Iran est une source inépuisable d’émerveillement.